Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
NoirsPolars

Le Toyer d'outretombe de Gardner McKay

21 Décembre 2011 , Rédigé par Daniel Marois

Le Toyer d'outretombe de Gardner McKay

Daniel Marois

Posté le 21/12/11 sur AOL

Auteur d’un seul polar, Gardner McKay est décédé deux ans après la parution de Toyer en 1999. Plus de dix années ont passé avant qu’un éditeur ne se lance dans la traduction de ce que le marketing a nommé le chef d’oeuvre oublié! L’attente en valait-elle la peine?

Toyer, surnom donné par une journaliste du Los Angeles Herald, est un psychopathe plutôt particulier. Un sombre énergumène qui séduit ses victimes, les drogue, en fait des jouets et les abandonne dans un état végétatif après leur avoir fait subir une cordotomie spinale, un acte chirurgical irréversible consistant à faire perdre les fonctions motrices et sensorielles. Une douzaine de pauvres femmes devenues des fleurs artificielles.

Ces victimes se retrouvent toutes à l’hôpital où travaille le médecin Maude Garance. Les autorités policières et juridiques sont impuissantes devant cette série d’agressions et n’ont pas l’ombre d’une piste. La journaliste Sarah Smith entreprend donc de «dialoguer» avec le tortionnaire à travers son journal, demandant également à Maude de tenter de le raisonner à travers des chroniques, espérant ainsi que le dangereux individu fasse un faux-pas.

Ce pseudo thriller de 760 pages est ponctué de plus de 200 chapitres. Une structure qui voudrait créer un effet de halètement mais qui rend encore plus lâche la composition du polar. L’histoire aurait pu être amputée du quart sans aucunement nuire au déroulement de l’intrigue. Ce qui est gagné en volume est irrémédiablement perdu en intensité. C’est invraisemblable, long, répétitif et linéaire comme la ligne de vie de ces femmes neurasthéniques.

Les chapitres finaux racontent la confrontation entre Toyer et Maude, celle-ci devant être la treizième victime. Ce duel plus qu’improbable tombe à plat et sombre rapidement dans le ridicule alors que tour à tour, et plusieurs fois, chacun prend le dessus sur l’autre. La naïveté de Maude, trait psychologique qu’on lui découvre soudainement, est navrant et impardonnable. Il s’agit de ficelles mal dissimulées, une fois de trop. S’il y avait une catégorie «Pires thrillers de l’année 2011», Toyer serait en tête d’affiche.

Gardner McKay,Toyer , Éditions Cherche-midi

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
R
Ça correspond exactement à ce que j'ai éprouvé au cours de cette lecture, particulièrement dans la longue finale qui n'en finit plus. Surtout que l'on peut deviner dès le tout début du livre qu'il s'agira d'une fin classique avec confrontation entre la doctoresse et Toyer, le bon et le méchant.
Répondre